Inclusion & Accessibilité : l’UAC place la lumière sur l’employabilité des diplômés handicapés – Retour sur la session du 19 novembre Voir le contenu

Dans le cadre du Salon de l’Emploi 2025, l’Université d’Abomey-Calavi a accueilli, le mercredi 19 novembre à 15h, une communication majeure consacrée à un enjeu crucial : l’employabilité des diplômés en situation de handicap. Animée par l’expert en politiques d’emploi Marius CHABI, cette session a réuni des dizaines d’étudiants et diplômés handicapés, venus comprendre comment surmonter les obstacles à leur insertion professionnelle et découvrir les leviers concrets qui existent pour bâtir une carrière durable.
L’activité s’inscrit dans une vision plus large portée par le Salon de l’Emploi : faire de l’université un espace où chaque talent compte, et où les étudiants, quels que soient leurs défis, peuvent trouver un accompagnement pertinent pour construire leur avenir.
Etat des lieux sans détour
La session a d’abord rappelé quelques chiffres forts pour situer la réalité de l’inclusion professionnelle. Selon l’OMS (2024), environ 15 % de la population mondiale vit avec un handicap. En Afrique, moins de 30 % de ces personnes accèdent à un emploi formel, et les diplômés handicapés rencontrent jusqu’à deux fois plus d’obstacles à l’embauche que les autres.
Au Bénin, la situation n’est pas différente : difficultés d’accès, stéréotypes persistants, manque d’aménagements, faible accessibilité des informations, mais aussi méconnaissance des dispositifs d’appui existants. Autant de barrières qui freinent des diplômés pourtant compétents, motivés et capables d’apporter une réelle valeur ajoutée aux organisations.
Cette réalité met en évidence un paradoxe : malgré les obstacles, les personnes handicapées démontrent souvent une résilience, une persévérance et un sens de l’adaptation supérieurs à la moyenne — des compétences que de nombreux employeurs recherchent.
Comprendre pour mieux agir : handicap, inclusion et accessibilité
L’une des forces de la communication a été de clarifier les concepts clés :
Handicap : une limitation ou restriction liée à une fonction altérée.
Inclusion : l’effort d’adapter l’environnement pour permettre une participation pleine et entière.
Accessibilité : garantir que chacun puisse accéder aux espaces, aux services et aux opportunités.
Cette compréhension partagée est essentielle, car elle renverse le modèle classique :
le problème n’est pas la personne, mais l’environnement qui n’est pas adapté.
Le cadre légal ouvre des portes
La session a ensuite rappelé les dispositifs existants :
des droits inscrits dans la Constitution et les conventions internationales,
des quotas d’emploi dans la fonction publique,
des programmes d’insertion menés par l’ANPE et plusieurs ONG,
un engagement croissant de certaines entreprises dans la responsabilité sociale.
Pour les diplômés handicapés, il s’agit d’opportunités réelles, parfois encore sous-utilisées faute d’information.
Déconstruire les stéréotypes
Le cœur de la communication a été consacré à la déconstruction des mythes.
Contrairement aux idées reçues :
les personnes handicapées sont productives,
les aménagements sont souvent simples et peu coûteux,
la performance dépend surtout de l’environnement,
le handicap n’appelle pas la pitié, mais la compétence.
Les participants ont été invités à changer leur propre regard, mais aussi à influencer celui des recruteurs en valorisant leurs atouts : rigueur, sens du détail, intelligence émotionnelle, créativité, capacité d’adaptation.
Des outils pratiques pour booster l’employabilité
La session a fourni des outils concrets pour améliorer la présentation de soi :
CV accessible et bien structuré,
section “compétences clés” claire,
mise en valeur des réalisations,
mention du handicap uniquement lorsque cela apporte du sens à la compétence.
Un segment important a également porté sur la préparation à l’entretien : adopter une posture positive, anticiper les besoins d’aménagement, et mettre l’accent sur les compétences avant le handicap.
Les participants ont aussi découvert les différents canaux d’opportunités : ANPE, ONG spécialisées, programmes inclusifs, incubateurs, alumni, plateformes d’emploi.
Panel de témoignages
Après la communication, un panel de témoignages a donné la parole à des diplômés handicapés ayant réussi à surmonter les obstacles.
Ils ont partagé avec sincérité les réalités de leur parcours, leurs moments de doute, leurs stratégies personnelles, mais aussi les appuis qui ont fait la différence.
L’exemple marquant de Kouagou, jeune entrepreneur du textile, a particulièrement touché les participants :
« Le handicap n’est pas une fatalité. Il peut devenir une source de créativité et de leadership », a-t-il rappelé.
Ce moment d’échange a permis aux participants de se reconnaître dans des parcours concrets, de reprendre confiance et de projeter leurs propres ambitions.
Cette session du 19 novembre a été bien plus qu’une simple communication.
Elle a été un espace de prise de conscience, de renforcement, de valorisation et d’inspiration.
Le message final reste clair :
l’inclusion commence par chacun de nous.
Et avec les bons appuis, les diplômés en situation de handicap ont pleinement leur place — et un rôle majeur à jouer — dans le développement du Bénin.





